La fixation d’une date d’exécution de l’annulation partielle par le Conseil d’État des arrêtés du 12 mai 2010 sur la formation des enseignants n’est, en elle même, pas une surprise. Elle confirme la décision prise en novembre 2011, rendant illégale l’affectation à temps plein des enseignants et CPE stagiaires, effective depuis la rentrée 2010.

Cette décision du Conseil d’Etat prouve que les syndicats qui ont contesté l’absence de formation pour les stagiaires et la casse des IUFM avaient raison. L’ancien ministre Luc Chatel avait voulu passer outre la première décision en refusant, malgré les mobilisations, de donner d’autres conditions de formation aux stagiaires et de créer les postes nécessaires.

Cette nouvelle décision du Conseil d’Etat devrait entraîner le rétablissement des modalités de formation post-concours antérieures à la « mastérisation » dès la rentrée 2012. Le rétablissement du Cahier des charges de 2006 des IUFM est donc incontournable et cela signifie qu’il s’applique désormais pour préparer la rentrée 2012. Les personnels ne comprendraient absolument pas que le Gouvernement, en ne donnant pas suite aux décisions du conseil d’Etat, en publiant le cahier des charges préparé par son prédécesseur et unanimement condamné au CNESER et au CSE donne le signe de valider une réforme qu’il s’est engagé à remettre à plat.

Les dégradations subies par les centres de formation ces dernières années et les suppressions de postes dans les écoles et établissements, vont rendre difficile l’application de la décision du Conseil d’État. Mais celle-ci impose malgré tout au nouveau Ministre de prendre dès maintenant la décision de rendre aux stagiaires des conditions véritables de formation. Cela passe par un service en responsabilité allégé de façon conséquente et la mise en place de la formation dans les IUFM.

La FSU continue de porter son exigence de remise à plat des actuelles conditions de formation des enseignants et ses propositions pour une tout autre réforme, intégrant notamment une véritable formation post-concours et un rôle accru pour des « IUFM rénovés ».