Communiqué de presse du SNU TEFE-FSU

Paris, le 5 mai 2011

Pourfendeurs de toutes les formes d’injustice, militants syndicaux opiniâtres, Luc et Tassadit ont longtemps milité dans les rangs de la CFDT, participant activement à la construction de l’opposition à la ligne confédérale ; puis ils ont rejoint le SNUTEFI et la FSU au début des années 2000 et ont pris une part prépondérante à la construction du SNU TEFE, secteur du ministère du travail.

Fidèle compagnon de route, Luc, conjointement avec Tassadit, aura mené jusqu’au bout le combat tant au sein du ministère du travail (où il avait été promu récemment Inspecteur) qu’à l’extérieur en s’investissant – entre autres – dans nombre de luttes aux côtés des « sans » ; il représenta le SNU TEFI et la fédération dans la longue bataille des travailleurs sans papiers dans les rassemblements, manifestations et dans les négociations avec les ministères de tutelle. Luc était également présent dans les actions menées par les chômeurs en lutte. Il avait faite sienne la devise « tout ce qui est humain est nôtre » et insufflait cet esprit dans le SNU TEFE dont il était secrétaire national. Luc était un homme de convictions, dévoué et sincère dans ses engagements ; c’était aussi un camarade et un inspecteur du travail avec une sensibilité à fleur de peau, chaleureux et accueillant, avec toujours cet œil malicieux qui vous guettait derrière ses lunettes…

Il est difficile d’imaginer la permanence du SNU TEFE et ses réunions sans cette tignasse blanche cachée derrière son écran d’ordinateur ou menant les débats d’un Conseil National ! Et pourtant…

Luc BEAL RAINALDY a « brutalement » mis fin à ses jours ce mercredi 4 Mai 2011, nous laissant désemparés, abasourdis et profondément tristes ; sa disparition est une grande perte pour le syndicalisme, une grande perte tout court. Il était le genre d’homme que l’on souhaiterait pouvoir côtoyer sans fin parce que tout simplement humainement précieux.

Au-delà de l’immense peine et de l’incompréhension ressenties, ce geste intervient dans un contexte où le rouleau compresseur de la RGPP déstabilise les individus et les missions du Ministère du Travail.

La dureté des relations sociales au sein de ce Ministère (suprême paradoxe !), ainsi que celle des relations intersyndicales l’affectaient profondément. Le rythme effréné des réformes, qui broient les services de l’Etat et leurs agents et détruisent les valeurs du service public, et l’incessant simulacre de dialogue social auront conduit Luc à l’épuisement et à une impasse, lui qui cherchait constamment l’unité syndicale et était en colère devant l’injustice.

En ce jour pénible, toutes nos pensées vont à Tassadit, sa compagne, et à ses enfants, Naïma et Samuel et à leurs proches.

Elles vont aussi à tous les camarades qui viennent de perdre un militant exemplaire et pour certaines ou certains un véritable ami, ainsi qu’à nombre de militants du SNUTEFI (et particulièrement du SNU Pôle Emploi) qui ont bien connu Luc pour avoir mené avec lui nombre de combats communs.