Communiqué de presse de la FSU

Les Lilas, le 7 novembre 2011

Le département de Mayotte connaît depuis le 27 septembre dernier un mouvement social de grande ampleur contre la vie chère. La manifestation du jeudi 13 octobre a montré la force de ce mouvement avec plus de 15000 participants dans les rues de Mamoudzou. La paralysie quasi complète de l’île depuis plus de 5 semaines, les barrages sur les routes témoignent de la détermination de la population qui ne veut pas d’une départementalisation au rabais. Dès le début du mouvement, les manifestations ont été réprimées violemment par les forces de l’ordre (tirs de bombes lacrymogènes et de flashball, envoi de blindés légers …). Elles ont alors parfois alors dégénéré en scènes d’émeutes. Un enfant a été grièvement blessé. La tension est depuis restée très vive dans la population. Le mercredi 19 octobre, lors d’une manifestation, les affrontements avec les forces de l’ordre ont conduit à un drame : la mort d’un manifestant.

La FSU est solidaire de la souffrance de la population de Mayotte et des salariés du privé en grève. La FSU déplore que les réponses apportées par la grande distribution et l’Etat soient aussi indigentes.

L’intervention de la Ministre de l’Outremer le 14 octobre n’a fait qu’envenimer les choses et rendre encore plus compliquée la situation. A quel prix le gaz réglementé ? Une allocation de rentrée scolaire revalorisée… mais en septembre 2012 ! Des bons d’achat… mais limités à un tout petit nombre de familles…La Ministre a fait preuve de beaucoup de mépris envers les différents partenaires sociaux. En particulier, le chantage à la départementalisation est inadmissible de la part de l’un des plus hauts représentants de l’Etat.

Face à l’opacité des prix pratiqués par la grande distribution à Mayotte comme sur l’ensemble du territoire français, l’Etat doit au contraire reprendre toute sa place de régulateur. Le mouvement en cours montre également la nécessité d’augmenter les revenus par la revalorisation des minima sociaux, du SMIG, par la création d’une indexation des salaires qui prenne en compte toutes les dimensions du coût de la vie à Mayotte comme c’est le cas dans les autres départements d’Outre-mer.

La FSU-Mayotte a demandé aux collègues d’exercer leur droit de retrait dès le mercredi 19 octobre. Inviter les personnels, comme l’écrit le Vice-recteur, à ne pas prendre de risques inutiles et dans le même temps les inviter à faire honneur à leur mission en passant un peu de temps avec leurs élèves est contradictoire avec les impératifs de sécurité de la communauté scolaire. Après près de six semaines de blocages et de magasins fermés, la FSU ne peut que s’inquiéter des conditions de fonctionnement du système éducatif. Les transports scolaires sont très perturbés. Les collations ne sont plus servies. La sécurité de tous pour se rendre vers les établissements scolaires n’est pas assurée. Les agressions, tant d’élèves que de collègues se sont multipliées.

La FSU demande au gouvernement, au ministre de l’Education nationale et au Vice-rectorat de prendre leurs responsabilités en décidant de fermer les établissements scolaires jusqu’à la fin du conflit social, condition sine qua non pour que le calme revienne et que la sécurité de l’ensemble des acteurs de la communauté éducative.

La FSU dénonce l’attitude du gouvernement qui joue le pourrissement d’un conflit que les médias ignorent. Une sortie digne et acceptable de ce conflit doit être trouvée d’urgence par la négociation avec tous les partenaires sociaux !