Pendant plus de trois semaines, Israël a pris la décision de bombarder Gaza et d’engager une attaque terrestre contre une population déjà privée de ses droits fondamentaux. Aujourd’hui Gaza est dévastée et la situation humanitaire y est effroyable. Cette attaque israélienne affichée comme la réponse aux tirs de roquettes sur les populations civiles du sud d’Israël est apparu aux yeux du monde, malgré les tentatives d’interdire à la presse l’accès aux territoires pilonnés, comme très loin d’une simple attitude défensive.

L’occupation militaire, cause de ce conflit, est occultée ; l’évacuation des huit mille colons de Gaza, en août 2005, n’a évidemment pas mis fin à la mainmise d’Israël sur cet étroit territoire d’un million et demi d’habitants, auquel tout débouché économique et commercial est refusé, pas plus qu’elle n’a mis fin, au contraire, à la colonisation de la Cisjordanie.

Le silence de la communauté internationale et notoirement des grandes capitales occidentales, face aux violations répétés du droit international par l’Etat d’Israël est choquant. Le rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de l’homme dans les territoires occupés a pourtant dénoncé les « lâches crimes de guerre » commis par Israël dans la bande de Gaza.

Après le cessez-le-feu unilatéral et fragile, le siège continue, l’occupation et la colonisation se poursuivent. Les forces armées israéliennes doivent se retirer de Gaza et de tous les territoires occupés. Une force de protection doit pouvoir venir immédiatement protéger les populations civiles, avec l’acheminement sans délais d’équipes médicales, de médicaments et d’équipements médicaux. L’UE doit apporter une aide à la reconstruction de Gaza. Les responsables de crimes de guerre doivent être poursuivis et jugés.

Pour faire vivre la paix, il faut en terminer avec les faux équilibres ; les moyens de mettre un terme à ce conflit existent : il s’agit d’abord de régler ce conflit au fond, c’est-à-dire par la décolonisation des territoires, la levée du blocus de Gaza, et l’établissement d’un État palestinien.

L’Union européenne, les Etats-Unis doivent rompre avec leur politique qui encourage de fait l’Etat d’Israël à bafouer le droit international. L’UE peut imposer à Israël, y compris par les sanctions nécessaires le respect des résolutions des Nations Unies pour l’établissement d’une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens. C’est aussi le sens de l’appel de la « La société civile palestinienne au boycott, aux sanctions et aux retraits des investissements contre Israël jusqu’à ce que cet Etat applique le Droit international et les Principes universels des Droits de l’homme. » La FSU soutiendra les initiatives qui iront dans ce sens.

Au niveau européen, il faut dénoncer les accords de réhaussement dont vient de bénéficier Israël, et exiger la suspension de l’accord UE-Israël tant que les droits humains et le droit international ne seront pas respectés.

Au niveau international, des négociations sérieuses résolument tournées vers la création d’un Etat palestinien doivent être lancées sans délai.

Pour la FSU seul le respect du droit international et des résolutions de l’ONU en faveur de la création d’un Etat palestinien, assurant la coexistence de deux Etats aux frontières sûres et reconnues peut permettre la résolution de ces conflits meurtriers.

En France, la sensibilité à cette actualité tragique est réelle et de nombreuses manifestations ont montré la solidarité des citoyens avec la population de Gaza. Cependant des actes isolés, inacceptables, témoignent de risque de crispations identitaires.

La FSU s’inquiète de tout ce qui viserait à transformer ce conflit territorial et politique en un « conflit de civilisation », en lien avec des questions religieuses ou « ethniques ». Il condamne toute expression et toute attitude antisémites, racistes ou xénophobes. Et à ce titre, la FSU est signataire de l’appel lancé à l’initiative de la LDH et de la Ligue de l’Enseignement.

Seul le respect des droits de l’Homme, du droit international et du droit de tous les peuples à disposer d’eux-mêmes et à vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues offrira les solutions viables et durables à un conflit qui ensanglante le monde depuis plus de soixante ans.

Pour : 89 – contre : 5 – abs : 5 – rdv : 5