Après avoir porté secours aux banques, le gouvernement français se plie à leur diktat. Pour la Fonction publique, il fait le choix de la rigueur et sacrifie à la fois l’emploi et le pouvoir d’achat. Au risque d’entraver la relance.

Le rendez vous salarial de juillet 2010 devait à la fois traiter de l’année en cours et des trois suivantes. Du fait de l’engagement massif des personnels de la Fonction publique dans l’action le 24 juin, le gouvernement n’a pas pu faire autrement que de confirmer la hausse de 0,5% du point d’indice au 1er juillet. Pour 2011, il annonce le gel et laisse entendre que sauf bonne fortune, 2012 et 2013 connaitraient la même rigueur.

Et comme si cela ne suffisait pas, le projet de réforme des retraites lui offre l’occasion de diminuer les traitements nets des fonctionnaires en portant en 10 ans le taux de retenue pour pension de 7,85% à 10,55%. A terme, c’est par mois une journée de salaire en moins !

La politique des primes

Les quelques gains indiciaires concédés pour la grille de catégorie B, outre qu’ils sont payés par les personnels eux-mêmes, sont sans commune mesure avec la perte de pouvoir d’achat du point d’indice, qui atteint déjà 9% depuis 2000. Cohérent dans une politique qui vise l’individualisation des rémunérations et fait des primes l’instrument essentiel de cette différentiation. La PFR (prime de fonction et de résultats) s’étend, mettant un peu plus sous pression des personnels dont les conditions de travail se dégradent fortement. Le gouvernement a fait adopter par le Parlement la possibilité de rémunérer l’intéressement collectif, passant outre l’opposition unanime des organisations syndicales. Et le slogan présidentiel « travailler plus pour gagner plus » a couté 1,2 milliards d’euros en 2009 pour la seule fonction publique de l’Etat, effet d’aubaine pour ceux des agents qui effectuent des heures supplémentaires, qui sont cependant moins nombreux en 2009 qu’en 2006 !

Il y a urgence à changer de politique salariale

La crise a montré l’importance de la Fonction publique et des services publics, pour le service rendu aux usagers, pour l’emploi et pour le pouvoir d’achat des ménages. En les privant de ressources par une politique fiscale en faveur des plus fortunés, le gouvernement compromet l’avenir.

Les propositions et revendications de la FSU s’inscrivent résolument dans une autre conception ; elle n’a donc pas été signataire des accords salariaux de 2008, actés par des organisations minoritaires.
Elle appelle les personnels à agir ensemble :

 pour le maintien et le rattrapage du pouvoir d’achat du point d’indice, – commun à tous,

 pour une reconstruction de la grille indiciaire assurant la reconnaissance des qualifications,

 pour l’intégration des primes dans le traitement.

Dans l’immédiat, la FSU exige l’augmentation du point de 9%, l’attribution à tous de 50 points d’indice et un minimum de traitement à 1600 € mensuels nets.

C’est souhaitable et c’est possible !

Deux documents à consulter :

 le courrier de la FSU contestant la mise à l’écart des contractuels du versement de la GIPA 2010 et l’article concernant la GIPA

 l’analyse FSU de la politique salariale, note de juillet 2010.